Stéphanie Douard-Ferchichi, Lyonnaise, a fait des études de langues étrangères appliquées (LEA, traduction anglais espagnol) puis FLE (pour enseigner le français aux étrangers ici ou à l’étranger car c’était son projet, à un moment, de partir vivre ailleurs). Une longue période de questionnement et de recherche de travail infructueuse qui lui a laissé du temps pour s’investir pleinement dans sa pratique sportive.

Aujourd’hui, dixit Stéphanie, j’enseigne le Braille deux jours par semaine à des adultes ayant perdu ou perdant la vue au sein de la FIDEV (structure s’occupant de la rééducation et de la réinsertion des déficients visuels). Je suis mariée et nous avons deux enfants, la joie de ma vie.

Je suis non-voyante de naissance, maladie congénitale d’origine non déterminée et j’ai quasiment toujours pratiqué une activité physique, en famille (randonnées, skis, planche à voile, judo) ou en école spécialisée. Même au lycée, malgré ma dispense de sport, j’ai réussi à intégrer quelques disciplines. Mais à l’université c’était plus difficile par manque d’organisation et de temps. En 2001, j’ai vraiment ressenti le besoin de me remettre à pratiquer quelque chose de manière régulière et j’ai intégré par connaissance le club handisport Lyonnais pour la natation. Pendant deux ans, c’était bien, ça me convenait, vu ma faible disponibilité, mon peu de pratique et grâce à l’investissement d’un employé stagiaire. J’ai ensuite fait une coupure de 6 mois pendant laquelle je suis partie à l’étranger faire du bénévolat et à mon retour l’entraîneur en question était parti et j’ai alors ressenti un manque, une frustration avec un désir de m’entraîner plus…

La première fois que j’ai entendu parler de l’AS Handivienne, c’est en rencontrant Philippe Pérez (cadre natation) lors d’une compétition en 2002. Il est naturellement venu nous voir et se présenter. C’est l’année suivante en avril 2003, après mon retour du Brésil lors d’une compétition où je nageais encore avec Handisport Lyonnais mais sans ne plus avoir d’entraîneur, que j’ai rencontré Bernard Chaix alors entraîneur à l’AS Handivienne qui m’a soumis l’idée de venir, pourquoi pas, nager à Vienne et Villette de Vienne avec lui, si je trouvais un moyen de transports pour m’y rendre.

L’idée a fait son chemin et dès septembre 2003 je l’ai rejoint grâce à l’aide de Raymond Lembolay qui m’amenait et me ramenait en voiture. J’ai, à ce moment-là, fait la connaissance de Rachel Lardière.

Même si j’ai commencé à nager à Vienne en 2003, je n’ai pu officiellement faire partie de l’AS Handivienne qu’en septembre 2004 (problème de transfert l’année précédente).

Ma motivation était de m’entraîner plus et d’avoir un entraîneur motivé derrière mois. J’ai découvert à l’AS Handivienne, ce que signifiait vraiment l’esprit d’équipe et qui reste fondamental pour moi dans ma pratique sportive. J’ai trouvé aussi une ambiance d’équipe, a toujours construire ensemble, des partenaires avec qui se mesurer, des entraînements réguliers avec un entraîneur pour me suivre et m’aider à progresser autant que je le voulais. J’ai bénéficié d’un entraîneur (Bernard chaix pendant 5 ans, puis Boris Bonnefoi jusqu’à aujourd’hui), toujours prêts à s’investir et aussi à travailler en relais avec d’autres pour me donner encore plus les moyens d’atteindre mes objectifs, lorsque

Cela était nécessaire dans mes périodes de haut niveau.

Dans mon quotidien, au début, l’entrainement et la pratique m’ont apporté une émulation et vraiment une occasion de me remettre au sport, de retrouver le plaisir de se donner à fond. Ensuite çà été d’atteindre des objectifs (plus ou moins réussi mais toujours essayer à 100%). Maintenant que j’ai arrêté la compétition à haut niveau, je trouve à l’AS Handivienne un espace où je peux continuer à nager sans me prendre la tête, de manière régulière et toujours accompagnée, en pratiquant mon sport comme un vrai loisir.

Quand je faisais des compétitions internationales et que les entraînements constituaient la partie principale de ma vie, mon entourage, mes amis, ma famille entendaient très souvent parler de l’AS Handivienne. Maintenant, un peu moins mais toujours un peu, surtout lorsque je croise des gens qui ne connaissent pas et dont je pense qu’ils pourraient être intéressés.

Si je devais conseiller un débutant, je lui dirais « Vas-y, fonce, n’aie pas peur d’avoir des envies de sport, des rêves et de les réaliser. Si tu hésites, essaies et tu verras ! N’aie pas peur d’oser tenter l’aventure.

L’AS Handivienne est pour moi, un club familial, je veux dire par là que c’est un club qui fédère, qui intègre au mieux chacun de ses membres dans la mesure où chacun veut s’investir. Ce n’est pas qu’un ensemble de sportifs heureux de pratiquer un sport de manière individuelle, on a un vrai esprit collectif et pour ma part, c’est ce qui m’accroche encore à l’AS Handivienne aujourd’hui. Même si je prends mes distances peu à peu avec le sport, je me sens encore membre appartenant à une famille sportive. Cela m’a beaucoup aidé lorsque j’ai eu des moments difficiles en compétition d’avoir le soutien non seulement de mes proches et de mes coéquipiers mais aussi celui de tout le club. Cela donne de l’énergie pour repartir et s’élancer après un coup dur ou une déception sportive.

En tant que membre d’une même « famille », j’espère avoir apporté ma contribution et avoir certaines fois au moins par un sourire, une parole, mon énergie positive soutenu quelqu’un qui en avait besoin, comme moi j’ai pu aussi recevoir cela. Avec les filles en compétition, on a collectivement vraiment mis l’accent sur l’esprit d’équipe avec les relais et ça me tenait vraiment à cœur. Avec Rachel depuis le début on voulait faire un relais mais il nous manquait deux filles. On a été très heureuses, de donné envie à d’autres filles de nous rejoindre ! Le fait de vraiment s’investir en compétition a pu aussi leur donner cette envie.

A titre personnel j’espère toujours pouvoir pratiquer un peu de sport en loisir pour me maintenir en forme et me trouver des défis, autre que la natation.

Pour le club je lui souhaite le meilleur, qu’il continue à garder cet esprit de famille et que chacun de ses membres continue à trouver ce dont il a besoin. Je souhaite encore à l’AS Handivienne de nombreux médaillés nationaux et internationaux !

Merci à tous !