AS Handivienne, Sportif du mois de novembre 2018 : Rachel lardiere

Rachel LARDIERE a vu le jour à Ste Colombe (69), habite aujourd’hui Pont-Evêque (38)) et travaille à l’hôpital de Vienne (Service des Urgence). Elle assume parfaitement ses 48 ans, fait partie du Conseil d’Administration et a été nageuse de haut niveau de 2008 à 2012.

Rachel est devenue paraplégique incomplète, en février 1988, suite à un accident au cheval d’Arçon, lors d’un cours de gymnastique au lycée de St Romain en Gal. Depuis, elle se déplace en fauteuil roulant mais avec la possibilité de se « verticaliser ». Avant cet accident, elle jouait au handball mais faisait surtout du judo (ceinture noire, en préparation de son deuxième dan).

Rachel a connu l’AS Handivienne par l’intermédiaire d’Alain HOAREAU (ancien membre du club), avec qui elle partageait le même centre de rééducation (Henry Gabriel) en 1988 à Saint-Genis Laval (69). A leur sortie, ils sont restés en contact mais C’est Alain qui a rejoint le club en premier et en a parlé à Rachel. Sur le moment, poursuivant ses études à Villeurbanne, Rachel n’étais pas vraiment intéressée car elle restait la semaine sur place.

C’est finalement en 1998 nous dit Rachel, que j’ai pris ma première licence à Handivienne. Après mes études, je suis revenue sur Pont Evêque. En manque d’activité sportive, je me suis alors naturellement rapprochée de l’AS Handivienne qui a répondu à mon attente ET m’a permis de remettre le pied à l’étrier. J’ai ainsi pu reprendre le sport et la natation en particulier. J’avais besoin de dépenser mon énergie, sans faire au début  de compétition (J) mais en étant encadrée par des personnes connaissant bien le handicap.

Sans l’AS Handivienne, je n’aurai sans doute pas osé aller nager toute seule à la piscine municipale et depuis que je pratique en compétition, mon quotidien a bien changé. Elle est omniprésente à mes côtés. Aujourd’hui, c’est trois entraînements par semaine mais à une certaine époque, je pouvais nager jusqu’à 8 fois en 5 jours, entre les piscines de Vienne, de Villette de Vienne et de Sassenage. Dans les années non paralympiques 5 fois seulement mais avec des séances de musculation et kiné en plus. Mes entraînements m’ont permis d’acquérir une certaine hygiène de vie, une bonne condition physique (Bien utile dans la vie de tous les jours) et un peu plus de confiance en moi, sans oublier pour autant les inévitables courbatures J

Je ne parle que très rarement de mes séances d’entraînement avec mon entourage. Je dis simplement « j’ai entraînement aujourd’hui », ou « je vais nager » ou /et « je ne peux pas j’ai piscine » J. En revanche « avec ma copine de piscine » Stéphanie DOUARD FERCHICHI (autre nageuse de haut niveau du club) OUI . Comme nous avons partagé tellement de durs entraînements, de stages, de déplacements et de compétitions, c’est plus facile. Nous nous comprenons et nous nous soutenons, même si aujourd’hui nous avons un peu levé le pied.

Si je devais donner un conseil à un débutant, Le premier qui me vient à l’esprit, serait de faire les entraînements les uns après les autres sans vouloir bousculer les choses. Pour cela, il faut faire confiance à l’entraîneur. Même si c’est dur, il ne faut rien lâcher, dixit Alain MOZZANEGA « on y croit » et les efforts vont payer. Si tu hésites : tu dois tout de même essayer et si je peux le faire, tu peux le faire aussi. C’est bien sûr le premier pas qui est difficile. Mais, après on est fier de soi et on se sent bien.

L’AS Handivienne est un club où généralement l’ambiance est bonne. Tout le monde a sa place. Il n’y a pas de différence entre les personnes qui font du sport en loisir et les compétiteurs. Nous sommes complémentaires et tout le monde est mis en valeur, aussi bien les bénévoles, que les sportifs ou les encadrants.

Je ne sais pas si j’ai vraiment apporté quelque chose au collectif du club mais l’AS Handivienne m’a soutenue et aidée à vivre une expérience inoubliable. Voilà déjà 10 ans, le 12 septembre 2008, que j’ai pu participer aux jeux paralympiques de Pékin et obtenir ma médaille d’argent au 100 m brasse. Même si j’étais seule dans ma ligne d’eau lors de la finale, j’ai été poussée par mes entraîneurs (Yann-Éric FOUILLE, Bernard CHAIX, Boris BONNEFOI et Korick LECUE), ma famille et par le club dont certains étaient sur le parvis de la piscine de Vienne en direct au téléphone, pour m’envoyer des ondes positives. J’en suis encore émue.

Aujourd’hui, à titre personnel, je ne me fais plus trop d’illusions au niveau de mes performances sportives. Après ma participation aux Jeux, aux championnats d’Europe et du monde, je souhaite tout simplement continuer à me dépenser et porter les couleurs de notre club.

Je souhaite que l’AS Handivienne conserve son esprit d’équipe et sa convivialité. Que l’humain l’emporte toujours sur les résultats et qu’il garde ses conditions d’entraînements. « Le nombre ne fait pas la qualité ».